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CETTE LOI DEVRAI ÊTRE SOUMIS
A UN REFERENDUM MONDIAL !!!
LA TAXE TOBIN : UN OUTIL POUR
MONDIALISER LA JUSTICE
FISCALE
Définition
La taxe Tobin (Tobin tax) est un
outil de lutte contre la spéculation
financière imaginé par un
professeur américain de
l'université de Yale : James Tobin.
Keynésien, prix Nobel d'économie
en 1981, c'est au cours d'un
colloque en 1972 que l'universitaire a présenté pour
la première fois son idée de taxer toutes les
transactions de change pour décourager "les
spéculations qui effectuent des allers et retours en
quelques semaines".
il s'agissait, selon m. Tobin lui-même, de "mettre un
grain de sable" dans ces mécanismes et ce grain de
sable prendrait la forme d'une taxe de faible taux
dont les recettes seraient redistribués vers les pays
les plus pauvres.
S'il y a actuellement un secteur d'activité qui seporte bien, c'est bien celui des marchés financiers !
Comme le signalait le journal Le Monde dans son
édition du 1er Mars 1998 la Bourse de Paris est
saisie par l'euphorie, le fameux CAC 40 a grimpé de
14,1% depuis le 1er janvier et doublé en un peu plus
de deux ans. Le Dow Jones, quant à lui, se porte
également comme un charme puisqu'il a atteint le
seuil des 8500 points, seuil inégalé jusque là.
En une semaine, la valeur des actions a progressé
de 4,9% à Paris, de 2,3% à Francfort, de 1,6% à New
York et de 0,27% à Londres. Ces résultats
pourraient être interprétés comme des provocations
dans des nations dans lesquelles le nombre des
sans emploi et des précaires est en constante
augmentation !
Mais comment pourrait-il en aller autrement dans la
mesure où les capitaux bénéficient actuellement de
privilèges énormes : faible taxation, libre
circulation, existence de paradis fiscaux permettant
de blanchir l'argent sale.
LES DÉGATS DE LA SPÉCULATION
Depuis la fin des accords de Bretton-Woods qui
régissaient le marché des changes, c'est à dire
depuis la décision du Président Nixon de supprimer,
suite aux problèmes de financement de la guerre du
Vietnam, la convertibilité du dollar en or, les
marchés financiers sont devenus instables. Des
bulles spéculatives se développent ; la valeur des
actifs étant sans rapport avec la réalité (bulle
spéculative de l'immobilier en 1990), les
spéculateurs jouent les monnaies les unes contre
les autres et ce au détriment des Etats. Le Mexique
fut ainsi l'objet díattaques en 1992 et 1994, la livre
sterling fut obligée de quitter le système monétaire
européen en 1992 suite aux agissements d'un seul
spéculateur : M. Soros (il a joué 10 milliards de
dollars contre la livre sterling et en a gagné 1 !) En
juillet 1997, les spéculateurs se sont attaqués au
baht, la monnaie thaïlandaise, entraînant ainsi une
grave crise financière dans tous les pays asiatiques.
Le hic c'est que personne ne se préoccupe des
conséquences sociales et humaines de telles
stratégies.
Les chiffres donnent le vertige. Aujourd'hui ce sont
quelques 1.400 Milliards de dollars (soit le PIB
annuel de la France) qui transitent chaque jour sur
ces marchés. Ces sommes sont placées pour de
courtes périodes (moins d'une semaine) et le "long
terme" en líoccurrence est généralement de l'ordre
de la dizaine de minutes ! Les montants atteints
font que, de facto, les Etats ne peuvent plus lutter
contre les attaques dont ils sont l'objet, leurs
réserves n'y suffiraient pas.
La situation s'est aggravée depuis 1971 - seulement
18 Milliards de dollars s'échangeaient alors chaque
jour - à cause du développement des moyens de
communication et de l'informatique qui permettent
à ces capitaux volatils de faire plusieurs fois le tour
de la planète par jour à la vitesse de la lumière en
récoltant , au passage, de substantielles plus
values. Par ailleurs, ces capitaux "voyageurs" sont
réellement spéculatifs car seulement 3 à 18 % de
ces placements seraient liés à des opérations
commerciales réelles (couverture de change).
A long terme, cette situation est néfaste pour
l'économie et les peuples n'ont rien à gagner à ce
petit jeu. Les spéculateurs, ne veulent qu'une chose
: rafler une mise copieuse et rapide et ils se
moquent bien des conséquences humaines et
sociales de leurs actes. La spéculation est stérile
pour l'économie, elle provoque pour tous les pays
une augmentation générale des taux d'intérêts
néfaste aux investissements, elle gonfle la charge
des dettes publiques, ce au détriment d'autres
budgets.
IL POURRAIT Y AVOIR UN REMÈDE
L'idée du professeur Tobin est ressortie de l'ombre
lors de la crise mexicaine en 1992/1994 et on en a
parlé pour la première fois sérieusement en Europe
lors du sommet social de Copenhague en 1994.
C'est M. Mitterand qui a exposé alors son intérêt.
Depuis, les Nations Unies se sont saisies du projet
et celui-ci a été également évoqué au sommet du G7
d'Halifax en 1995.
Aujourd'hui, face à la crise asiatique, mais aussi
chez nous avec le développement du mouvement
des chômeurs, le concept de Taxe Tobin trouve de
nombreux défenseurs.
Le débat est lancé et il faut souligner que certains
libéraux sont partisans d'une telle intervention,
sans doute effrayés des conséquences de leurs
actes.
Au dernier sommet de Davos, M. Soros lui-même
s'est déclaré favorable à la "création d'une instance
de contrôle des marchés" et le journal l'Expansion
s'est autorisé un titre choc : "Vive l'impôt mondial
antispéculation !".
- le mécanisme de la Taxe Tobin
Il s'agirait donc d'instituer une taxe au niveau
mondial, unique, à taux proportionnel, de faible
montant, collectée à la source.
Pour être efficace cette taxe devrait avoir une
assiette, un taux et un recouvrement identiques
dans tous les pays. Elle serait collectée et
administrée par chaque gouvernement sur toutes
les opérations concernant le marché des changes
de ses résidents, dans sa juridiction. Les produits
de cette taxe seraient reversés à un fond central
contrôlé soit par le FMI, soit par la Banque
Mondiale, soit par une structure démocratique et
responsable sous le contrôle des Nations Unies.
Cette dernière solution semble être la plus
souhaitable puisqu'actuellement le FMI, la Banque
Mondiale , l'OCDE et l'OMC (les quatre cavaliers de
l'Apocalypse de la "World Company" ?) n'oeuvrent
pas spécialement pour le bien des peuples et ce ne
sont pas, par ailleurs, des modèles de transparence
et de démocratie. Cet organisme devrait ensuite
redistribuer le produit collecté, étant précisé que
les pays pourraient garder une partie de leur
récolte.
Le taux devrait résulter d'un compromis entre la
volonté de stopper la spéculation, ne pas gêner les
autres opérations et rapporter des recettes fiscales
d'un certain montant.
M. Tobin propose une taxe de 0,2%. A ce taux, la
est trop faible pour peser sur les échanges
commerciaux ou sur les investissements productifs
à long terme, mais elle permettrait de décourager
les spéculations au jour le jour. En effet au taux de
0,2%, le taux réel annuel serait de 44% pour des
capitaux circulant tous les jours. Les défenseurs de
la Taxe Tobin indiquent qu'au taux de 0,25% la taxe
rapporterait 290 Milliards de dollars (166 Milliards
pour un taux à 0,1%). Pour la France, les recettes
d'une taxe au taux de 0,2 % représenteraient la
bagatelle de 68 Milliards de F, soit plus de 8 fois
l'ISF !
- les oppositions :
Actuellement, seules la France et l'Australie parmi
les pays développés, se sont déclarées favorables à
l'instauration d'un tel système. Il reste donc un
énorme chemin à parcourir puisque le mécanisme
de la Taxe Tobin a besoin d'un consensus total pour
être efficace.
Les opposants à la taxe indiquent que les difficultés
administratives seront trop importantes et ils
mettent en avant l'exemple de l'Union Européenne
qui est incapable d'harmoniser sa fiscalité du
capital. Par ailleurs, les paradis fiscaux risquent de
fausser le jeu.
Ces arguments ne sont guère recevables et ces
difficultés ne sont pas aussi insurmontables qu'elles
le paraissent. Ce qui fait le plus défaut c'est la
volonté, il suffirait que les nations signent une
convention ou un traité fiscal. Même si cela ne se
fait pas du jour au lendemain c'est du domaine du
possible et cela a bien été fait pour l'OMC, tandis
que l'OCDE compte bien procéder de la même manière pour
l'AMI dont nous reparlerons dans notre prochain numéro.
Concernant le contrôle de la taxe, les banques qui seraient
chargées de la prélever à la source sont dans tous les pays
et elles sont peu nombreuses, donc faciles à surveiller, de
plus quelques organismes regroupent une grande partie des
transactions comme SWIFT (Society for Worlwide
International Financial Transactions) à Bruxelles. Restent les
problèmes des jeux d'écritures des grandes transnationales
et l'existence des paradis fiscaux, encore que pour ces
derniers, si les Nations s'en donnaient réellement les moyens
elles pourraient peser pour réduire leur nuisance (en
instaurant une taxation des transferts en provenance de tels
lieux à des taux prohibitifs).
Alors, la Taxe Tobin est-elle comme le signalait Joëlle Kuntz
dans le journal helvète "L'Hebdo" (n°51 du 18/12/97)"une
utopie du XXIe siècle"?
Laissons-lui la parole : "Elle a le défaut des utopies : les
puissants n'en veulent pas et les économistes sont presque
unanimes à la croire irréalisable. En réponse à la
mondialisation des capitaux, elle a cependant permis de
mondialiser le concept de justice fiscale".
Il est certain que la Taxe Tobin n'est pas "politiquement"
correcte et qu'elle serait, si elle était instituée, le seul impôt
vraiment international qui permettrait de décourager la
spéculation, de favoriser le développement économique des
pays et d'aider, par un système redistributif, les pays les plus
pauvres.
A l'heure actuelle, n'est-il pas temps de réfléchir à une autre
fiscalité, plus efficace, plus juste, plus redistributrice à
l'échelle de la planète ? Sacré utopie en effet ! Nos Etats
devraient renoncer à une once de leur souveraineté dans
cette affaire, et c'est peut être là que le bât blesse le plus !
Mais par la spéculation contre laquelle ils ne peuvent plus
lutter, ne perdent-il pas plus grandement de leur pouvoir ?
Utopie peut être, mais le SNUI pense qu'il est temps de poser
les premiers jalons. C'est dans ce sens que notre syndicat
soutient activement la création d'une association non
gouvernementale destinée à promouvoir la Taxe Tobin :
ATTAC à l'initiative du Monde Diplomatique !
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Vers la fin d'un discours
extrêmement important
le grand homme d'Etat
trébuchant
sur une belle phrase
creuse
tombe dedans
et désemparé la bouche
grande ouverte
haletant
montre les dents
et la carie dentaire de ses
pacifiques raisonnements
met à vif le nerf de la
guerre
la délicate question
d'argent.
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